Une offre de service
L’espace public n’est pas qu’une grande surface
C’est une évidence. Et pas seulement depuis que l’enfoncement dans la crise nourrit une contestation de la toute puissance des marchés.
Pourtant, le mot «produit» devient le terme générique applicable à tout et à n’importe quoi. Convaincre serait une vieille forme de «vendre une idée». Le visiteur d’un musée viendrait y «consommer de la culture». Travailler son image nous renverrait à l’état de «marque».
De nombreux communicants publics revendiquent leur «pubardise». Une agence conceptualise le «consommateur-citoyen»…

Ce n’est pas parce que le marketing est une discipline estimable, intelligente et une source riche d’inspiration qu’il faut en faire un paradigme et tout passer à la moulinette de ses modèles de pensée et à l’usine de ses éléments de langage.
La communication des collectivités locales et des institutions publiques relève d’un système de valeurs particulier. Y compris celle des entreprises qui n’ont pas que des choses à vendre. Le citoyen n’est pas réductible au consommateur, ni même à l’électeur. Les communes, les départements, les régions ne sont pas des marques commerciales.
Leur territoire est un un lieu d’appartenance, d’insertion individuelle et collective, un espace de citoyenneté, de souveraineté, de projet communautaire et de solidarité.
Et la communication y est un instrument de prise de conscience des hommes, un outil essentiel d’intervention, de mobilisation, un élément indispensable du contrat social et de la démocratie locale.
Ce n’est donc pas par candeur ou inculture qu’on peut penser et produire une communication publique émancipée du marketing. Ni par idéologie. Encore que…